Comment épargner efficacement pour financer les études supérieures de ses enfants ?

Pourquoi anticiper les frais des études supérieures est crucial

Financer les études supérieures de ses enfants représente un défi de plus en plus important pour les familles françaises. Entre les frais d’inscription, le logement, les dépenses du quotidien et parfois l’internationalisation du cursus, la facture peut vite grimper. Épargner tôt et de manière structurée permet de faire face à ces coûts tout en évitant un recours trop important au crédit.

Préparer ce financement dès la naissance – voire avant – peut permettre de capitaliser sur le temps. En effet, plus la durée d’épargne est longue, plus l’effort financier mensuel à fournir est faible. Cette stratégie repose sur un principe simple : lisser l’effort financier dans le temps pour éviter les à-coups et pérenniser la qualité d’un projet éducatif ambitieux.

Identifier les coûts réels des études supérieures

Avant même de choisir le support d’épargne adapté, il est essentiel d’estimer de manière réaliste le coût des études. Celui-ci varie en fonction de plusieurs critères :

  • Type d’établissement (faculté, école de commerce, école d’ingénieurs, BTS, DUT, etc.) ;
  • Ville d’étude (le coût de la vie est plus élevé à Paris qu’en province) ;
  • Durée théorique des études (souvent entre 3 et 5 ans, parfois plus) ;
  • Frais indirects : logement, transport, alimentation, fournitures scolaires, études à l’étranger, etc.

En moyenne, le coût annuel des études, pour un étudiant non boursier vivant hors du domicile familial, s’élève entre 8 000 et 12 000 euros. Un budget significatif qui ne cesse d’augmenter.

Les meilleurs placements pour épargner en vue des études

Choisir le bon support d’épargne est essentiel pour optimiser la rentabilité tout en maîtrisant le niveau de risque. Plusieurs produits d’épargne sont adaptés à un objectif de financement des études supérieures :

Livret A et Livret Jeune

Idéal pour placer une épargne de précaution, le Livret A est exonéré d’impôt et de prélèvements sociaux. Son plafond (22 950 €) est toutefois limitatif. Le Livret Jeune, réservé aux 12-25 ans, offre souvent un meilleur rendement, sous conditions. Ces produits sont utiles pour une phase terminale d’épargne, lorsque les dépenses sont proches.

Plan Épargne Logement (PEL)

Le PEL peut présenter un intérêt si ouvert tôt. Son taux est connu dès l’ouverture et il favorise une gestion disciplinée de l’épargne. Cependant, son rendement est relativement faible, surtout pour les nouveaux plans ouverts récemment. Il reste, néanmoins, une réserve de liquidité sécurisée.

Assurance vie : souplesse et fiscalité optimisée

L’assurance vie est l’une des solutions préférées des Français pour valoriser une épargne longue. Elle permet d’allouer les sommes sur différents types de supports selon son profil de risque :

  • Fonds en euros : capital garanti, rendement modeste mais sécurisé ;
  • Unités de compte : accès à une grande diversité d’actifs (actions, obligations, immobilier), mais rendement non garanti.

En prime, les retraits partiels sont possibles au moment des dépenses d’études, avec une fiscalité avantageuse après 8 ans de détention. Pour un enfant né aujourd’hui, ouvrir une assurance vie dès sa naissance maximise l’effet de capitalisation et réduit le coût de l’épargne mensuelle.

Compte-titres et Plan d’Épargne en Actions (PEA)

Pour les parents les plus avertis, le compte-titres ou le PEA permettent d’investir en bourse sur le long terme. Le rendement peut être élevé, mais le risque de perte l’est aussi. Cela peut convenir à un objectif d’épargne à horizon lointain (10 ans et plus), à condition d’accepter une volatilité importante.

Combien épargner chaque mois ? Simuler les efforts à consentir

La clé réside dans la régularité. Plutôt que d’attendre une rentrée d’argent ponctuelle, mieux vaut lisser son effort chaque mois. Voici une estimation de l’épargne mensuelle nécessaire pour constituer un capital de 50 000 euros à différents moments :

  • Si vous commencez à la naissance : environ 100 € par mois avec un rendement annuel moyen de 3 % ;
  • À partir des 5 ans de l’enfant : environ 150 € par mois ;
  • À partir des 10 ans : près de 250 € par mois ;
  • À partir des 15 ans : plus de 400 € par mois.

On voit donc l’importance de démarrer tôt. Plus vous attendez, plus l’effort requis est important.

Anticiper les aides et bourses : une ressource complémentaire

Les bourses sur critères sociaux (CROUS), les aides régionales, les aides au logement (APL), ou encore certaines bourses privées peuvent alléger considérablement le taux d’effort. Selon les ressources du foyer, elles peuvent couvrir tout ou partie des frais d’inscription et des charges courantes.

Il est donc utile d’anticiper ces ressources parallèles dans votre planification budgétaire. Cependant, il n’est jamais garanti d’y avoir droit. Mieux vaut considérer ces aides comme complémentaires à votre épargne plutôt que comme une source principale de financement.

Transmettre intelligemment : donation et épargne au nom de l’enfant

Une autre stratégie consiste à épargner au nom de l’enfant. Il peut s’agir :

  • D’un livret jeune à son nom ;
  • D’une assurance vie ouverte à son nom ;
  • D’un compte-titres à son nom, selon les réglementations applicables ;
  • Ou encore d’un don manuel versé sur un produit d’épargne parentale.

L’avantage, c’est qu’il sera possible d’initier une autonomie financière et un apprentissage de la gestion dès le passage à l’âge adulte. Attention toutefois, à la majorité, les fonds deviennent la propriété de l’enfant, qui peut en disposer librement.

Liberté ou encadrement ? Choisir selon son style de gestion

Selon votre profil d’épargnant, vous préférerez un support avec un mode de gestion autonome ou encadré. Par exemple :

  • Si vous êtes à l’aise avec les marchés financiers, une gestion libre en assurance vie ou un PEA peuvent vous permettre d’optimiser le rendement avec une allocation personnalisée.
  • À l’inverse, une gestion pilotée ou profilée dans le cadre d’une assurance vie peut se révéler idéale si vous souhaitez déléguer les arbitrages à des professionnels.

Votre choix dépendra aussi du niveau de contrainte que vous souhaitez maintenir au fil des années, et du temps que vous êtes prêt à consacrer à cette stratégie d’épargne.

Prendre rendez-vous avec un conseiller financier : une étape judicieuse

L’accompagnement d’un professionnel du patrimoine permet souvent de faire les bons choix, notamment dans la structuration de son effort d’épargne. Il peut vous aider à simuler plusieurs scénarios selon divers paramètres : âge de l’enfant, type d’études, revenus du foyer, objectifs fiscaux, etc.

Ce travail sur mesure permet d’éviter les erreurs fréquentes (produits inadaptés, fiscalité mal anticipée, objectifs irréalistes) et d’optimiser chaque euro mis de côté.

Démarrer une stratégie pour financer les études supérieures de ses enfants ne demande pas de moyens extraordinaires, mais exige méthode, régularité et anticipation. En combinant supports adaptés, gestion éclairée et vision à long terme, il est possible de garantir à ses enfants les conditions optimales pour réussir leur parcours académique, sans compromettre l’équilibre financier familial.